Les amis et la presse en parlent...Simone Le Moigne
«Parler de Simone le Moigne, c’est dire ses racines bretonnes, sa culture bretonne, la vie au rythme des saisons, le vent dans les blés, l’odeur des moissons, les couleurs des bruyères, les fêtes votives et les processions villageoises, les peurs et les émerveillements de l’enfant, la vie collective ou l’isolement angoissant, la cellule familiale. C’est dire aussi Dieu qui, là-haut, organise tout cela.»
«Au temps de l’école, elle était la seule à pouvoir réaliser des sujets sans modèle, ce qui peut attester de ses dons. Plus tard, c’est elle qui décorait et gravait les sabots. En 1959, elle obtint d’un de ses employeurs de sauver du rebut les restes d’une boîte de gouache. Tous ces mini-signes d’un goût artistique certain vont se concrétiser en 1968 où il faut noter les trois premiers tableaux : «Le four ancien», «Le Verger», «La Noce bretonne».»
Première étape fondamentale de la nouvelle vie de peintre : retrouver la grandeur de son enfance, laisser la place à la mémoire et aux rêves...
«Petit à petit, Simone Le Moigne se manifeste comme une mémoire vivante dont chaque trace laissée, chaque récit, sont l’expression d’un acquis : mémoire prodigieuse capable de rapporter le moindre petit détail de la vie de son enfance, le moindre nom de lieu et de personne. Dans sa démarche tout resurgit au fur et à mesure : une chose évoquée en appelle aussitôt une autre. Toutefois si la traduction objective de sa pensée apparaît comme réelle, elle n’est jamais tout à fait représentation du réel. Bernard Bretonnière ( dit très justement à ce propos que cette traduction «est le réel plus quelque chose et moins autre chose. Dans la mémoire bretonne, si le témoignage de Simone Le Moigne s’affirme comme une exceptionnelle contribution, c’est parce qu’une dimension rare l’illumine : le merveilleux». Nous pourrions y ajouter «le sacré». La transmission orale pédagogique ne s’est pas faite autrement au cours des siècles.«
«Dans cette relation au passé, il y a cependant des exclusions volontaires : les mauvais souvenirs sont dédaignés, la mort n’existe pas, la priorité est toujours donnée à ce qui se crée. Il ne sert à rien pour Simone Le Moigne de s’arrêter sur les moments pénibles, alors qu’il y a tant de choses bonnes et belles à dire.»
«Autre lieu, autre espace, ruelle fleurie, quartier nouveau et neuf, adresse : allée Pablo Picasso ! Le saut dans le temps est vécu mais non épuisé. Il est possible maintenant d’aborder d’autres thèmes touchant plus directement à la vie de tous les jours. : «Le Musée International d’Art Naïf A. Jakovsky à Nice après un voyage pour l’inauguration, « La Comète de Halley », les décoration de bouteilles, les vitres, les meubles et les rideaux de la salle de séjour. La revue «Science et Vie» dont Simone Le moigne est fervente lectrice, va donner le modèle d’une fusée ou d’un véhicule prototype pour battre les records de vitesse. Le châteaux et belles demeures reçues en cartes postales sont transfigurés. Des maisons de princes, ou des contes de fées naissent d’une imagination fertile. Ce sont aussi les grands édifices religieux, «Montmartre», «Le Mont Saint-Michel» (où l’on a retiré l’épée de Saint-Michel jugée trop dangereuse), ou des oeuvres d’inspiration généreuse comme : «Du travail pour tous», véritable plaidoyer pour la Paix «un avion largue sur les pays pauvres des outils bien plus indispensables que les bombes».»
«Quelle vitalité ! quelle jeunesse aussi pour Simone Le Moigne qui, une certaine reconnaissance venue, reste toujours ouverte à tous les essais, à ce qui peut conduire à un plus, à aller à la recherche de nouvelles possibilités sans reniement. C’est la troisième étape, celle où l’artiste s’engage, laisse des traces, assiste à la multiplication de son oeuvre.»
«Deux exemples pour cela permettent de mieux comprendre cette évolution : tout d’abord une double commande de la ville de Saint-Herblain l’oblige à appréhender le tableau de très grand format. Pour l’un, cela est rendu possible par le choix du thème central : un thème mobilisateur, le thème du pain, symbole de vie : des semailles, du blé à la cuisson du pain. Six grands panneaux composent une « fresque » importante de huit mètres de long. Pour l’autre, ce sera l’engagement pour la continuité de la vie : « Les Noces d’antan » (150x220 cm).»
«Ensuite Simone Le Moigne s’essaie à la lithographie qui n’est après tout qu’un tableau sur pierre.»
«Simone Le Moigne a maintenant dépassé son rêve, elle vit pleinement, intensément : en véritable artiste, elle organise des composition, elle pratique de manière innée les règles d'or qui s'apprennent normalement dans les écoles d'art. Elle a beaucoup à dire et elle travaille pour la postérité. Il lui faut faire vite. «J'ai toujours des idées plein ma tête». Parée de sa modestie et de sa «naïveté», elle va son chemin - immense - avec une force de caractère peu commune et une foi à déplacer les montagnes.»
J.P. Nuaud de la Société des Amis Du Musée de Nantes (Artension Fév.1988).
«Comme tous les vrais naïfs, ceux qui ne connaissent ni les trucs, ni les recettes, Simone le Moigne a inventé les formes à partir de ce qu'elle voulait représenter, nous livrant une peinture brute parée des joies secrètes qu'elle a éprouvées devant son chevalet.»
Ouest-Réalité (Déc.72/Janv.73)
«C'est beaucoup plus qu'un constat visuel, c'est le monde vu à travers un tempérament, un merveilleux tempérament qui n'a pas été gâché par ce qui se fait, ni ce qui est «bien». C'est rare dans notre époque.»
LEN, O.F. (15 mai 1975). Peintre, caricaturiste, critique d'Art.
«Ce rêve apparaît d'une authentique naïveté et d'une totale spontanéité. Aussi pourrait-on appliquer aux toiles de Simone le Moigne le mot significatif de Degas : «L'air que l'on respire dans un tableau ce n'est pas la même chose que l'air que l'on respire dehors.»»
Michel Maison (Presse-Océan 1978). Journaliste, Critique d'Art.
«Sans s'occuper de science picturale, de mode, d'Ecole, Simone Le Moigne peint. Ses matériaux se font naturellement ouvriers de ce don créatif.»
Ch. Le Perron, (Nantes Poche, N°573). Peintre, Professeur d'Arts plastiques
«Toute l'oeuvre de Simone Le Moigne est un immense «fondu enchaîné», une guirlande d'anecdotes à tout jamais accrochées dans les pinces à linge du grenier de sa mémoire vive, des instants aux allures d'éternité. Cette femme a passé trente ans à remonter, pinceau en main, le fil d'Ariane de sa longue vie, en passant par le tube de ses couleurs. A chacun ses trucs pour retrouver le goût du nid. ...Au panthéon des artistes naïfs, elle figure en bonne place à côté des rois de la couleur brute, des perspectives poétiques et des univers que l'on s'invente car Simone Le Moigne réenchante le monde qu'elle peint»
François Simon, Journaliste, Ouest-France, 13 mai 1999
«Sans aucune formation, spontanément, avec simplicité - mais grand talent - elle construit une oeuvre chaleureuse, dense, foisonnante, sa grande maîtrise des couleurs décrivant tout un univers fait de la chair de ses souvenirs (...) Simone Le moigne ressuscite avec force détails des époques, des gens, des coutumes et des lieux. Le tout dans un style magnifique où le bonheur transparaît dans sa vision spontanée des choses et des personnages (...) En fait sa vie se confond avec son oeuvre. C'est un accomplissement de femme à travers l'art où sa nature généreuse ne laisse transparaître que la beauté des choses.»
Daniel Casanova, Journaliste, Ouest-France, 13 Août 1999
«... car l'art naïf quand il se confond avec l'art populaire n'est pas seulement une manière - qu'on pourrait dire maniérée - de peindre, c'est aussi une manière d'être qui lui donne son authenticité.»
Ouest -France (12 déc. 1974)
«Simone le Moigne, nous apporte donc cette pureté, cette franchise et cette fraîcheur, dont nous avons besoin plus que jamais, tout en nettoyant par la même occasion notre oeil, exactement comme on nettoie les plages polluées.
Anatole Jakovsky, écrivain, fondateur Du Musée International d'Art Naïf de Nice.(extrait préface exposition S. Le Moigne, Galerie Antoinette Paris 1974).
«Les écrivains d'origine rurale précèdent quelque peu les peintres. En fait, il faut attendre encore quelques décennies pour voir surgir un artiste de talent de ce monde paysan. C'est une femme, une naïve : depuis 1969, Simone Le Moigne peint ses souvenirs de jeunesse, la ferme, le village, les travaux au fil des saisons, totalement ignorante de tout substrat idéologique, comme des règles et des traditions picturales images du dedans et hors des normes artistiques.»
Denise Delouche, Professeur D'histoire de l'Art, Université de Rennes. (Les peintres et le paysan breton, Ed URSA, le Chasse Marée 1988).
«De la première à la dernière image, la fraîcheur du souvenir se conjugue avec la poésie, la volubilité des formes avec la qualité de la couleur, pour exprimer le bonheur de l’enfance lointaine et la nostalgie d’une civilisation à jamais disparue : le monde rural ainsi évoqué, au demeurant rien moins qu’idyllique, apparaît, au filtre de la mémoire, paisible et heureux, tel un paradis rempli de fleurs qu’il n’ait plus qu’à cueillir (la cueillette des fleurs) au rythme répétitif des comptines.»
Denise Delouche, Professeur d'histoire de l'Art, Université de Rennes. Simone Le Moigne, un témoin et un peintre-poète. (Etude dans Jeux et Bonheurs de mon Enfance, Simone Le Moigne).
«Simone le Moigne peint comme elle parle et parle comme elle pense. Aucun calcul, aucune prudence, aucune hésitation ne viennent poser de filtre entre la tête qui pense et la main qui peint.»
Bernard Bretonnière, Ecrivain, Journaliste (Cat.Rétrospective 1987 Ed. Ville de Saint-Herblain)
«Cette dynamique de la pensée se traduit par de multiples aspects. Dans le corps même de sa peinture s'inscrit une gestuelle rapide qui suit de très près l'idéalisation. Simone Le Moigne aime la matière riche et généreuse, en joue avec des reliefs hardis, réalisés directement avec le tube débouché, qui donnent parfois un aspect tridimensionnel à la surface, où les ombres jouent suivant l'éclairage, un peu à la façon des smaltes des mosaïques de Ravenne.»
Ch. Le Perron, peintre, professeur D'Arts plastiques, (Nantes poche)
«C'est en tirant de l'expérience vécue les sources de son inspiration que Simone Le Moigne a pu constituer les règles de son propre langage de peintre. Elle a suivi en cela de façon exemplaire les traces de beaucoup d'artistes naïfs qui, dans ce domaine de l'art intuitif, ont défriché de façon talentueuse les voies de la naïveté. Sans contact avec eux, elle a su néanmoins les rejoindre avec cette assurance qui leur est caractéristique, et dont l'origine serait à chercher dans la certitude intime que les images qu'ils portent en eux sont d'abord des images vraies avant de devenir des tableaux.»
Charles Schaettel, Conservateur Du Musée de Laval (Préface du Catalogue de rétrospective 1987)
«Le Bonheur est dans le pré ! Cours-y vite chantait Paul Fort, le Prince des Poète. Simone Le Moigne, à sa suite, le chante avec un bel entrain. A la chanson des yeux qui s’éclairent des couleurs pures et tendres répondent la chanson, la ritournelle et la complainte des voix du souvenir. Comme son ami Merlin, Simone Le Moigne appartient bien à la confrérie secrète et toute-puissante des enchanteurs et enchanteresses qui ne cesseront de dire, sur tous les tons, le Bonheur de l’enfance et Joie de l’Amour en cette terre millénaire, cette Bretagne, repaire des fées.»
Yves Cosson de l’Académie de Bretagne. (Préface de Jeux et Bonheurs de mon Enfance, Simone le Moigne)